Espace CEDEAO : La mise en œuvre de la ZLECAf en débat lors d'un forum de haut niveau…
Du 26 au 27 mai 2021, des organisations intergouvernementales et des acteurs du secteur privé d'Afrique de l'Ouest ont échangé, par visioconférence, autour de l'amélioration de la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) dans la sous-région.
Ce forum sous-régional virtuel a abordé un sujet d'une importance capitale dans un contexte où les économies des pays ouest-africains, à l'instar des autres dans le monde, sont fortement éprouvées par le choc considérable, provoqué par la pandémie de la COVID-19. En témoigne ces chiffres banals mais très illustratifs. La croissance du PIB réel de l'Afrique de l'Ouest a chuté à 0,7% en 2020, contre 3,5% en 2019, selon la CEA.
Cette réunion virtuelle co-organisée par le -Bureau sous-régional pour l'Afrique de l'Ouest de la Commission économique des Nations-Unies pour l'Afrique (CEA), la Commission de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et la Commission de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA)-, est venue donc à point nommé.
La zone de libre-échange continentale africaine est entrée dans sa phase d'opérationnalisation le 1er janvier 2021. Mais sa mise en œuvre réussie pose encore question. Dès lors que les pays partageant le même espace d'échanges commerciaux, ne sont pas au même niveau de développement. D'où la tenue de cette réunion virtuelle, censée apporter des réponses aux difficultés de mise en oeuvre de la ZLECAf.
L'objectif principal dudit forum est de renforcer la préparation et l'implication des acteurs sous-régionaux, en particulier les Communautés économiques régionales, les organisations intergouvernementales et les plates-formes sous-régionales du secteur privé, dans la mise en œuvre de la ZLECAF.
Ce forum a vu la participation de plusieurs organisations intergouvernementales ouest-africaines ainsi que des plateformes et acteurs du secteur privé. Parmi ces organisations, on peut citer notamment la Fédération des chambres de commerce et d'industrie ouest-africaines (FEWACCI), la Chambre consulaire régionale de l'UEMOA (CCR / UEMOA), la Fédération des Organisations Patronales de l'Afrique de l'Ouest (FOPAO), l'Association des femmes de l'Afrique de l'Ouest (AFAO-WAWA), l'Association des jeunes entrepreneurs d'Afrique de l'Ouest, l'Association nationale des commerçants nigérians (NANTS), l’ECOBANK, l'Organisation africaine de normalisation (ARSO) et des partenaires régionaux.
Dans son discours d’ouverture, la Directrice du Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique de l’Ouest, a rappelé que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) constitue une plate-forme qui crée un marché continental unique permettant aux entreprises de prospérer dans le but de libérer le potentiel d'accélération de la capacité industrielle et d'offrir des opportunités majeures de croissance pour les économies africaines et une expansion du commerce intra-africain.
En outre, a ajouté Mme NGone Diop, la ZLECAf peut être considérée comme un cadre ayant le potentiel d'améliorer l'écosystème pour les entreprises et de connecter les entreprises locales aux chaînes de valeur régionales et mondiales.
"Le rapport économique de la CEA 2020 sur l'Afrique souligne qu'une ZLECAf réussie créera un marché africain unique de plus de 1,2 milliard de consommateurs avec un PIB total supérieur à 2500 milliards de dollars, générant des dépenses combinées de consommation et des entreprises de 6700 billions de dollars en 2030", a expliqué la Directrice du Bureau sous-régional de la CEA.
Poursuivant madame Ngone Diop a rappelé l'importance d'une mise en œuvre réussie de la Zlecaf. Elle devrait augmenter le commerce africain de 15 à 25% d'ici 2040, souligne la Directrice du Bureau sous-régional de la CEA, précisant qu'elle devrait libérer le potentiel de production et faciliter l'industrialisation, créer des emplois et une croissance durable.
"La ZLECAf offre également l’opportunité de passer d'une croissance basée sur la consommation à des sources d'expansion plus durables, faisant passer les pays de la dépendance des services de subsistance et non échangeables à ceux qui génèrent une plus grande valeur ajoutée et une plus grande productivité - une transition vers des économies basées sur les services", a martelé Ngone Diop.
Durant ces deux jours d'échanges, les participants ont relevé les atouts de la ZLECAf ainsi que les difficultés de sa mise en œuvre et formulé des recommandations qui seront adressées aux décideurs.
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com