ZLECAf : '90%' des règles d’origine ont déjà été convenus entre les pays membres (secrétariat)
(Agence Ecofin) - La ZLECAf, plus grand projet de marché unique d’Afrique, est devenue officiellement opérationnelle depuis le 1er janvier 2021. Cependant, le processus de négociations des règles devant régir la zone n’est pas achevé, et selon les experts, sa mise en œuvre complète pourrait encore prendre des années.
Environ 90?s règles d’origine prévues pour entrer en vigueur dans le cadre de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) ont déjà été convenus. C’est ce qu’a annoncé cette semaine, Silver Ojakol, chef de cabinet au secrétariat de la ZLECAf.
Selon le responsable, les négociations entre les pays membres se sont rapidement accélérées depuis que la plupart des pays de l’Union africaine ont apposé leur signature sur l’accord de création de la ZLECAf. Les règles d’origine (qui permettent de déterminer l’origine des marchandises entrant sur un territoire douanier) ont déjà été approuvées dans leur large majorité et « les 10 % restants doivent donc être achevés d'ici juillet de cette année », a indiqué Silver Ojakol à l’agence de presse Reuters.
Entrée officiellement en vigueur le 1er janvier 2021, la ZLECAf est un projet de marché unique continental rassemblant 1,3 milliard de potentiels consommateurs pour un PIB estimé à 3400 milliards $. En vertu de l’accord qui l’a créée, les pays membres se sont engagés à éliminer progressivement 90 ?s lignes tarifaires au cours des cinq à dix prochaines années, afin de créer une véritable zone de libre-échange.
L’opérationnalisation de la zone, initialement prévue le 1er juillet 2020, avait dû être reportée en raison de la pandémie de covid-19. Cependant, même si elle suscite de nombreux espoirs sur le continent, la ZLECAf est loin de pouvoir immédiatement apporter les solutions nécessaires au développement du commerce intracontinental africain.
Selon plusieurs experts, la réussite de ce marché unique dépendra en grande partie de la capacité du continent à combler son déficit infrastructurel estimé entre 130 et 170 milliards par an. De plus, en raison notamment des difficultés liées à la divergence d’intérêts entre les pays, sa mise en œuvre complète pourrait encore prendre plusieurs années.
Notons que 41 des 54 Etats membres de la zone ont soumis des programmes de réduction tarifaire dans le cadre de la ZLECAf. D’après Silver Ojakol, « d'ici fin juin 2021, nous devrions avoir terminé la programmation tarifaire et les règles d'origine ».
Moutiou Adjibi Nourou